16 octobre 2018

Julie Roy
Collaboration spéciale

Fednav, plus important armateur de vrac au Canada, poursuit sa croissance et mise sur les nouvelles technologies dans le Grand Nord. Trois nouveaux navires se sont ajoutés récemment à sa flotte qui comprend 63 vraquiers, pour une centaine de navires au total.

Estimés à 782 millions de dollars, ses récents investissements ont pour objectif l’expansion et le renouvellement de sa flotte, mais aussi l’amélioration de son bilan énergétique et environnemental. Ses nouveaux navires émettent 40 % moins de gaz à effet de serre que ceux construits il y a 30 ans, selon Fednav. « L’hydrodynamisme de la coque, soit un meilleur design des bateaux, et des moteurs plus efficaces sont parmi les raisons qui expliquent notre bilan », explique Alexis Dorais, analyste en télédétection pour Fednav.

La sécurité est incontournable pour l’entreprise spécialiste de la navigation dans les eaux de l’Arctique canadien, seul armateur à y naviguer 12 mois par année. 

« Pour naviguer dans l’Arctique, il ne suffit pas de se rendre du point A au point B. La route la plus courte n’est pas non plus toujours la plus efficace. »

— Pascale Bourbonnais, analyste des glaces pour Fednav

Pour éviter les événements fâcheux, l’armateur fait appel à la technologie pour aider ses équipages à prendre les meilleures décisions. Afin de détecter et de contourner les glaces, l’entreprise recourt aux images en provenance d’une douzaine de satellites. En 2019, trois satellites canadiens viendront s’ajouter aux ressources. « En recevant les données, le capitaine peut prendre la décision de pousser les glaces pour se rendre à sa destination ou attendre, éteindre les moteurs et faire ainsi une économie de carburant le temps que les glaces se déplacent », dit Pascale Bourbonnais, analyste des glaces pour Fednav.

L’UTILISATION DE DRONES À L’ÉTUDE

Toutefois, les images que les capitaines reçoivent ne couvrent pas l’ensemble de la zone arctique. Pour obtenir plus de précision et optimiser ses trajets, Fednav teste d’autres solutions, comme l’utilisation des drones. « Nous avons fait deux essais avec des drones et avec un genre de ballon météo. Les prises de vue sont fantastiques, mais nous sommes encore à l’étape de la recherche et du développement. Ce n’est pas encore intégré dans nos pratiques », explique Mme Bourbonnais.

Si faire voler un drone semble simple, la réalité arctique complexifie l’usage de l’appareil. « Le potentiel est là, mais il faut une plus grande résistance des machines au froid. Le vent est un autre enjeu qui rend difficile la stabilité et il faut aussi prendre en compte toutes les restrictions réglementaires. »

Ces défis ne refroidissent pas Fednav, qui ne compte pas lâcher le morceau pour autant. « On est toujours à l’avant-garde de ce que la réglementation exige. On veut être plus performants et au-delà des normes. C’est pourquoi on est toujours à l’affût des innovations », estime Pascale Bourbonnais.

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